Les pionniers de l’hypnose
Franz Anton Mesmer (1734-1815)
James Braid (1795-1860)
Chirurgien écossais, James BRAID découvre les techniques du magnétisme animal et posera les bases scientifiques de ce qu’il nommera l’hypnotisme (1843). Il part du postulat qu’à partir du moment où l’on ne pense à une seule chose, on est dans un état second, et donc il a eu l’ingénieuse idée de dire au patient « regardez fixement cette bougie, cet objet brillant » et au bout d’un moment, la personne était placée dans un état hypnotique. C’est lui qui a inventé le terme hypnose.
Les nancéiens sont à l’honneur
Ambroise-Auguste Liebeault (1823-1904)
Au départ, guérisseur philanthrope, guérissant des enfants avec de l’eau magnétisée et par l’imposition des mains, Médecin français et hypnotiseur célèbre, il fonde l’école de Nancy. Sa méthode est surtout fondée sur la suggestion directe.
La renommée de l’École de Nancy se répand partout en Europe et Bernheim et Liébeault reçoivent de nombreuses visites dans les années 1880: le pharmacien Émile Coué en 1885, le neurologue autrichien Sigmund Freud en 1889…
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Citation dans le texte Bernheim : « C’est à Mr Liébeault, docteur en médecine à Nancy, que je dois la connaissance de la méthode que j’emploie, pour provoquer le sommeil et obtenir certains effets thérapeutiques incontestables. Depuis plus de 25 ans ce confrère, bravant le ridicule, le discrédit attaché à ce qu’on appelle le magnétisme animal, poursuit ses recherches et se voue avec désintéressement au traitement des maladies par le sommeil. Il œuvre dans ce qu’il appelle sa polyclinique, que vous pouvez toujours voir à Nancy, un pavillon pas loin de la voie ferrée, il y avait aussi des poules et des lapins dans son jardin. Celui qu’on appelait le « digne Auguste » pour ceux qui le respectaient, les autres l’appelaient le médicastre de Nancy, les mauvaises langues. Il a laissé son titre de « médecin » pour celui de « charlatan » qui n’avait pas à l’époque la même connotation qu’aujourd’hui et il reçoit, parfois gratuitement, toutes sortes d’éclopés, des paysans, des pauvres diables, des laissés pour compte de la médecine officielle.«
Émile Coué (1857-1926)
Hypnotiseur et praticien de la loi de l’attraction.
En France, dans les années 1900, Émile Coué, pharmacien et psychologue à Nancy, après avoir reçu des enseignements par Liébault sur l’hypnose, développe la « Méthode Coué », axée sur l’importance de la suggestion verbale. On pourrait même faire un rapprochement avec la loi de l’attraction, très populaire de nos jours. Dans les deux cas, il s’agit de – consciemment reprogrammer – son être profond (son subconscient), que ce soit par la répétition de suggestions, d’affirmations positives ou de visualisations dans la finalité d’aller vers ce que l’on veut consciemment.
La phrase magique d’Emile Coué était bien sûr :
Tous les jours, à tout point de vue, je vais de mieux en mieux…
Mais il faut la répéter en léger état de transe, ou avant le sommeil.
Distinction entre imagination et volonté
Emile Coué fait une distinction entre l’imagination et la volonté.
Pour simplifier, disons que, dans ses mots à lui, ce qu’il appelle l’imagination, c’est votre subconscient.
Et ce qu’il appelle la volonté, c’est votre mental, votre rationnel issu du cortex cérébral.
Pour lui, lorsqu’il y a conflit entre l’imagination et la volonté, c’est toujours l’imagination qui l’emporte.
Comme il l’écrivait : « l’insomniaque veut dormir comme l’alcoolique veut quitter son état, mais cette volonté ne suffit pas. Il ne s’agit pas de vouloir guérir, mais de s’imaginer guéri. »
Jean-Martin Charcot (1825-1893)
Nombre de médecins, écrivains, assistaient à ses leçons comme le témoigne le célèbre tableau de Brouillet
Hyppolite Bernheim (1837-1919)
Médecin et neurologue français, il rencontre Ambroise LIEBAULT à Nancy et devient professeur clinicien. Le professeur Bernheim est titulaire de la chaire de clinique de la faculté de Nancy, il est le patron de la clinique médicale, qui se trouve dans le tout nouvel hôpital, qu’on appelle aujourd’hui le vieil hôpital depuis que le CHU s’est exporté à la périphérie.
On est là à la fin des années 80, cette Ecole de Nancy commence à rivaliser avec celle de la Salpêtrière, dans ce mouvement qui entend faire rentrer l’hypnose dans le champ de la science, avec une différence de taille c’est qu’à Nancy la visée est thérapeutique.
On lui doit aussi l’invention du mot psychothérapie en 1891, qui est d’après Bernheim – un traitement thérapeutique par la suggestion hypnotique.
Pourtant ce qui importe pour Bernheim ça n’est pas la profondeur du sommeil hypnotique, c’est la sensibilité à la suggestion qu’il pratique sur un mode autoritaire, et affirmé. La cause du symptôme, sa fonction ne l’intéresse pas, seule compte pour lui la suggestion thérapeutique dans la seule finalité de faire pénétrer dans le cerveau, hypnotisé ou pas, l’idée de la guérison ou la disparition du symptôme.
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Freud écrit « dans l’intention de parfaire ma technique hypnotique, je partis l’été de 1889 pour Nancy où je passais plusieurs semaines. Je vis le vieux et touchant Liébault à l’œuvre auprès de femmes et enfants prolétaires, je fus témoin des étonnantes expériences de Bernheim sur les malades de l’hôpital et c’est là que je reçus les plus fortes impressions relatives à la possibilité de puissants processus psychiques demeurés cependant cachés à la conscience des hommes. »
Sigmund Freud (1856-1939)
Psychiatre après stage à la Salpetrière auprès de Charcot, il suivra une formation à Nancy, mais l’hypnose de l’époque est trop autoritaire à son goût, malgré tout cela lui aura permis de jeter les bases de l’inconscient.
Freud ne va pas renoncer à l’hypnose mais il va s’en servir d’une autre manière.
Il abandonna cette technique qu’il considérait comme trop autoritaire, peu précise et difficilement reproductible . Il créa sa théorie psychanalytique, en développant l’idée d’inconscient et le concept de transfert entre patient et thérapeute. Toutefois il n’abandonna pas complètement l’hypnose et continua à envoyer certain de ses patients à ses confrères hypno-thérapeutes. Sa théorie psychanalytique, son charisme et son aura importante mis un frein au développement de l’hypnose en France.
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Freud écrit « Je me servais d’elle pour explorer chez le patient l’histoire de la genèse de son symptôme que souvent, à l’état de veille, il ne pouvait pas communiquer du tout ou seulement de manière très imparfaite. Non seulement ce procédé paraissait plus efficace que la simple injonction ou interdiction suggestive, il satisfaisait aussi le désir du médecin qui avait tout de même le droit d’apprendre quelque chose de l’origine du phénomène qu’il s’efforçait de supprimer par la monotone procédure suggestive. »
Carl Gustav Jung (1875-1961)
L’hypnose Ericksonienne
L’hypnose Ericksonienne aura une approche plus permissive….
Milton Hyland Erickson(1901-1980)
John Grinder
Nouvelle Hypnose
L’Hypnose Humaniste
IFHE: Institut Français Hypnose Humaniste & Hypnose Ericksonienne
https://www.ifhe.net/